Une semaine avant la Journée de l’Europe, nous avons retrouvé pour ce portrait une jeune diplômée très engagée sur le sujet. Si Jade Iafrate a longtemps été l’ambassadrice n°1 de l’École, elle navigue aujourd’hui entre Varsovie, Bruxelles et Marseille animée par une passion constante : l’Europe.
Je m’appelle Jade et je suis une « alumna » de la promotion Malala Yousafzai ! Après une troisième année en stage à Montréal et un Erasmus à Prague, j’ai décidé de me spécialiser sur les thématiques en lien avec l’Union européenne. Pour cette raison, j’ai choisi le master Politiques européennes et Action transnationale dirigé par Philippe Aldrin et Audrey Freyermuth. Je me suis notamment spécialisée sur les questions d’égalités du genre et leurs promotion au sein de l’Union européenne en m’intéressant particulièrement à l’Europe centrale.
Un jour, lors d’une conférence au Salon de l’Étudiant, un journaliste m’a demandé comment je définirais Sciences Po Aix. Je lui ai répondu que c’était une école de curieux. Et pour cause, cette École a le pouvoir de rassembler des étudiantes et étudiants qui partagent tous cette qualité. Ces cinq années sont aussi différentes que riches en enseignements ! Durant ma deuxième année, j’ai notamment eu l’occasion de créer Saport’actu, puis le Bureau des Médias en étant accompagnée de personnes ultra-motivées. Ce type d’expérience est essentiel pour acquérir des compétences professionnelles en parallèle du cursus académique, c’est ce qui fait vraiment l’âme de Sciences Po Aix ! C’est pourquoi le meilleur conseil que je pourrais donner aux aixoises et aixois serait : impliquez-vous dans tous les projets qui vous tiennent à cœur et surtout réalisez-les, c’est le vrai plus de votre formation dans cette si belle institution où vous avez déjà accès à un contenu académique complet !
L’Union européenne est une construction interétatique dont l’idée créatrice repose sur la garantie de la paix. Elle pousse les États à identifier, définir et promouvoir un socle de valeurs. Dans nos cours, nous apprenons que l’Europe repose sur des piliers économiques et juridiques. Pour moi, elle n’existe que par la volonté des pays qui ont souhaité la rejoindre et, au final, elle ne vivra que par elle. À mes yeux, l’Europe de demain est déjà là, elle se dessine par des décisions historiques qui se veulent témoigner d’une plus grande solidarité entre ses membres, comme cela a été le cas avec la pandémie. De plus, je crois pouvoir dire que ma génération a grandi avec l’Europe, en la critiquant, mais sans jamais la rejeter totalement (du moins je l’espère !).
D’autre part, le plus grand défi auquel l’Europe est confrontée demeure dans cette même réflexion. Si nous voulons plus qu’une Europe économique, nous devons donner un siège à l’Union des valeurs et investir plus monétairement et politiquement dans ce portefeuille d’idées. Par exemple, le sujet de l’égalité des genres est de plus en plus défendu à cette échelle, et pousse vers une uniformisation du cadre légal pour une égalité des salaires ou une meilleure protection contre les violences faites aux femmes. Néanmoins, il faut que chaque pays valorise cette tentative et vienne la soutenir en implémentant de manière optimale les directives européennes.
Enfin, je pense également que la clé se trouve en Europe centrale. La compréhension historique de ce qu’est et peut être cet espace central reste une nécessité si nous voulons coordonner nos actions à 27. La guerre en Ukraine est définitivement une redistribution des cartes qui place les leaders de cet espace en première ligne. Il reste maintenant à voir si le groupe V4 (Hongrie, Slovaquie, République Tchèque, et Pologne) est prêt à relever le défi !
Actuellement, je vis à Varsovie en tant qu’étudiante au Collège d’Europe sur campus de Natolin. Après avoir bénéficié d’une expérience enrichissante à la Commission européenne où j’ai travaillé sur l’égalité des genres, j’ai décidé de poursuivre mes études afin de mieux me spécialiser dans les politiques de voisinage de l’Union européenne. Ayant bénéficié des cours de Monsieur le Directeur sur le partenariat méditerranéen, ma curiosité m’a amenée à mieux connaitre le partenariat oriental. À cette époque, j’étais loin d’imaginer qu’une guerre allait éclater de l’autre côté de la frontière polonaise, provoquant la fuite de milliers de femmes et d’enfants. Je dois avouer que ma présence ici a été un véritable tournant pour moi. Aujourd’hui, j’aimerais m’impliquer et apporter mon expertise sur les questions de genre afin d’évaluer et mesurer le coût de l’invasion russe en Ukraine en termes de violences faites aux femmes. Je ne suis pas contre l’idée de rester en Europe centrale ou de retourner à Bruxelles pour mener à bien cet objectif… à suivre !
Invité de cette 2e édition du Grand colloque sécurité sur les frontières Sud de l’Europe, Damien Arnaud chargé de relations publiques pour l’OTAN a répondu à nos questions et évoque les défis en cours et ceux à venir pour l’Alliance atlantique.
Responsable service finances et budget, Nathalie Bricier a répondu à nos questions et évoque son parcours jusqu’à son arrivée à Sciences Po Aix, puis ses missions en tant que responsable de service.