Radia Ouarti

Madame Radia Ouarti, vous êtes l’invitée d’honneur de la remise de diplômes de la promotion Antoine de Saint-Exupéry. En tant qu’alumni que ressentez-vous à quelques heures de cette cérémonie ?

Je suis très honorée. Je vous avoue que j’ai été assez surprise qu’on ait pensé à moi. Je suis très émue, parce que je me remémore l’étudiante que j’étais en 2006 dans l’amphithéâtre Bruno Étienne quand j’ai reçu mon diplôme. C’est le point de départ de plein de choses, c’est un moment important et je suis très très heureuse d’être ici aujourd’hui parmi la communauté de Sciences Po Aix.

Que retenez-vous de vos années d’étude à Sciences Po Aix ? Que vous ont-elles apporté dans votre parcours ?

Beaucoup de choses, Sciences Po Aix est une formidable aventure. C’est une immense chance, je pense, de nourrir son cerveau dans un tel environnement, avec un haut degré d’exigences, et avec des professeurs de renom, soucieux de la réussite de tous leurs étudiants. Je n’en retiens que du positif, c’est une très belle façon de se former en tant qu’adultes conscients et responsables que nous devons être au XXIe siècle et en 2023, à l’heure du changement climatique. Quand on sait que la décennie 2020 est une décennie décisive pour agir, je pense que Sciences Po Aix vous forme et vous prépare à affronter ces défis. On ne s’en rend pas compte tout de suite, mais c’est un peu comme un sachet de thé, qui infuse tout au long de la vie. De 2006 à aujourd’hui, ça fait presque 20 ans, pourtant j’ai encore des références, des réflexes, parce que ça vous aide à structurer votre pensée, à aiguiser votre esprit critique, à affûter votre libre arbitre : toutes ces choses qui vous servent par la suite tout au long de la vie.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants promus lors de cette cérémonie et à ceux encore sur les bancs de notre École ?

Sciences Po Aix permet de véritablement s’ouvrir. On dit souvent qu’un étudiant d’un IEP est un généraliste, oui c’est vrai. Qu’il n’est expert en rien, peut-être qu’on force un peu le trait. Pour moi, ce qu’on apprend à Sciences Po Aix c’est notamment d’être à l’intersection de plein de disciplines, d’être le lien entre tout un tas d’univers, de gens, qui travaillent différemment. En fait, on sait très bien travailler de manière horizontale quand on est passé par les bancs de Sciences Po Aix. Et ça, dans l’univers professionnel, mais aussi dans les associations, les ONG, peu importe quelle sera la suite du parcours des étudiants, ce sont des profils qui sont extrêmement recherchés. Ils sont aussi très précieux, car ils servent à faire travailler, à faire parler des gens d’univers différents : c’est une vraie force, une vraie compétence.

Donc le conseil que je leur donnerai, c’est d’être audacieux, d’aller ouvrir les portes. Ma modeste expérience, c’est le fruit des rencontres, que j’ai initiées, que j’ai provoquées, et ce sont ces rencontres qui ont façonné mon parcours professionnel. Je considère donc que la chance c’est une compétence, et c’est important d’aller chercher sa chance en s’ouvrant, en élargissant nos horizons pour être là où on ne nous attend pas. Parce que le parcours qui vous attend derrière Sciences Po Aix ne va pas être linéaire, il faut donc savoir imposer sa chance mais aussi prendre des risques et se mettre en déséquilibre, pour finalement toujours apprendre.

En fait, ce qu’on a vécu sur les bancs de Sciences Po Aix, c’est-à-dire sans cesse élargir son niveau de connaissances, c’est de cette même manière que j’envisage cette période d’après. Élargir son niveau de connaissances, ses horizons et le champ des possibles.