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Enseignant

Gilles Dufrénot

Professeur d’économie à Sciences Po Aix, Gilles Dufrénot est aussi organisateur de l’International conference on Asian and International Economies in an Era of Globalization, qui se tient les 20 et 21 septembre au sein de l’École. Porté par Sciences Po Aix, Aix-Marseille School of Economics, et le Département d’économie de Yokohama National University, ce colloque traite de la guerre des monnaies, des nouveaux ressorts des échanges internationaux, ou encore de l’influence de la géopolitique.

Pourriez-vous présenter ? Quel est votre parcours ?

Je suis actuellement Professeur d’économie à Sciences Po Aix, après avoir enseigné comme Maître de Conférences et Professeur des universités dans différents établissements de l’enseignement supérieur (l’Université de Savoie, l’Université de Paris 12, l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, l’Université des Antilles-Guyane).

Je suis également chercheur dans l’un des laboratoires dont Sciences Po Aix est une tutelle (Aix-Marseille School of Economics)  et chercheur associé au CEPII, un organisme à Paris spécialisé dans les études sur l’économie internationale et qui dépend du premier ministre.

Économiste, je suis intéressé à la fois par la recherche académique pour comprendre la complexité des phénomènes socio-économiques, et par ce que l’on appelle dans notre jargon le « policymaking », c’est-à-dire la conduite des politiques économiques. À cet égard, j’ai été expert et consultant pour des ministères, des banques centrales et des organisations internationales dans le cadre de missions sur le terrain auprès des décideurs. Cette expérience m’amène à participer régulièrement aux débats publics dans la presse écrite et audiovisuelle.

Quel est votre rôle au sein de l’École ?

Mon travail d’enseignant vise à éveiller la curiosité des étudiants sur les évènements économiques pour les aider à analyser et décrypter les mécanismes qui se cachent derrière ce que nous voyons : l’inflation, les interdépendances entre géopolitique et économie, les causes de la pauvreté, les mouvements inattendus de la bourse et de la finance, etc. J’appuie la direction du Master Expertise Internationale pour préparer les futurs diplômés aux défis qu’ils vont devoir relever : savoir analyser les risques d’un pays que l’on découvre pour la première fois, devenir des experts de sujets économiques complexes, comprendre la manière dont les institutions internationales peuvent influer notre vision des politiques à mener, avoir des outils pour répondre aux sollicitations des décideurs qui ont besoin d’expertise dans des domaines complexes associant géoéconomie et décisions publiques.

Hormis, ce travail pédagogique, mon ambition est de développer des relations entre Sciences Po Aix et des universités japonaises. Le Japon est un pays avec lequel je travaille beaucoup, et nos étudiants ont beaucoup à gagner à se familiariser avec des modalités d’interactions et d’apprentissage de ce pays.

Vous êtes organisateur du Colloque Franco-Japonais, qui se tient en ce moment à Sciences Po Aix : pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement ?

Cette conférence est une concrétisation de collaborations menées depuis deux ans dans le cadre d’un réseau réunissant des chercheurs d’établissements japonais et français, auquel participent également des chercheurs d’autres pays européens, africains, d’Amérique et asiatique. Le centre névralgique du monde, sur les plans économique et financier a basculé depuis plus d’une décennie vers l’Asie. Ce continent dicte le rythme de la mondialisation et le japon joue un rôle particulier en se positionnant parmi les pays industrialisés comme un défenseur du sud global, quand d’autres pays riches voient la Chine, l’inde, le Brésil, les Emirats Arabes Unis,  l’Iran, la Russie, l’Arabie Saoudite et les économies émergentes d’Asie comme des menaces à leur hégémonie.

Cette conférence réunit une soixantaine de chercheurs qui viennent présenter leurs travaux sur différents aspects liés aux interdépendances des économies, notamment asiatiques, à l’ère de la mondialisation. Les sujets abordés sont divers : la guerre des monnaies, les nouveaux ressorts des échanges internationaux, l’influence de la géopolitique et des thématiques consacrées à la Chine. Des chercheurs historiens viendront également parler des liens entre mondialisations et propagation des épidémies, notamment en tant que guerre, un sujet qui est d’actualité.

Selon vous, cet événement sera un succès si… ?

Il sera un succès si trois conditions sont réunies :

Tout d’abord, dans la mesure où il s’agit d’un évènement scientifique, son succès repose d’abord sur la qualité des interactions lors des discussions sur les travaux qui seront présentés. Une conférence est réussie lorsque des points de vue contradictoires peuvent s’exprimer, en remettant en cause certaines évidences des théoriciens grâce aux études empiriques qui s’intéressent aux faits.

Ensuite, la conférence est l’occasion de rencontres. Elle sera une réussite si, en partant, plusieurs chercheurs ont découvert des centres d’intérêt communs et décidé de s’engager dans des travaux en commun. Ce peut être l’occasion de nouer des partenariats entre des centres de recherche en France, en Europe avec d’autres pays, notamment le Japon.

Enfin, plusieurs éditeurs académiques de renom ont souhaité soutenir cette conférence en proposant de publier les meilleures communications. La conférence sera réussie si nous réussissons à dégager une dizaine de papiers qui apportent de nouvelles contributions considérées comme des avancées majeures sur la question de la globalisation et du rôle des économies asiatiques.