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Étudiant

Cléo Lottermoser, Rémi Maury, Louise Metay et Justine Flant

Étudiants en 4A - Diplôme de Sciences Po Aix - 2024

Ils sont rentrés il y a quelques semaines de leur mobilité de 3A en Égypte. En colocation au Caire, ils reviennent dans ce portrait croisé sur cette année riche en enseignements, en rencontres et en découvertes.

Vous venez de terminer votre année de mobilité en Égypte, où vous appreniez l’arabe au Département d’Enseignement de l’Arabe Contemporain du Caire. Pourquoi avoir fait ce choix d’une année focalisée sur la linguistique, plutôt qu’une mobilité universitaire plus “classique” ?

Cléo : J’ai toujours eu un intérêt pour le monde arabe, la géopolitique dans cette région du monde et plus globalement sur les enjeux du maintien de la paix. Partir en Égypte pour apprendre l’arabe faisait suite au suivi du Certificat d’études du monde arabe contemporain et combinait apprentissage d’une nouvelle langue, d’une nouvelle culture, et la possibilité de visiter une multitude de paysages, à la fois historiques et naturels. J’avais envie d’avoir une 3A utile et qui me faisait sortir du monde et du biais occidental. 

Rémi : C’est dès mon admission au concours commun que j’ai choisi Aix-en-Provence pour son ouverture sur la Méditerranée et le CEMAC. Dans une volonté d’apprendre l’arabe de manière sérieuse et aboutie, partir découvrir la Mère du Monde et sa culture qui m’intéressait, me semblait presque « évident » car cela entrait en adéquation avec mon projet professionnel. Ainsi, ma démarche a été utilitariste : je voulais que ma 3A me soit utile, d’où ce choix. Elle l’a été. Utile professionnellement par un apprentissage intensif de cette belle langue qu’est l’arabe, et utile par un enrichissement personnel avec la possibilité de vivre au cœur de la société égyptienne et notamment au Caire, dont le rayonnement historique, intellectuel et culturel ne se questionne plus. 

Louise : Pour ma part tout d’abord parce que mon attrait pour le monde arabe s’est renforcé lors de mes études à Sciences Po Aix, et j’avais donc envie de faire l’expérience de la vie dans un pays de la région au rayonnement culturel fort. Mais aussi parce qu’après deux ans d’apprentissage de l’arabe à raison de 4h par semaine, je savais qu’une maîtrise solide de la langue demandait un fort investissement, et que ma progression serait meilleure après une année scolaire complète d’étude de l’arabe. 

Justine : Quand s’est posée la question du choix de la mobilité, je me suis demandé quel objectif je voulais donner à mon année. Partir en Égypte c’était la possibilité de pouvoir concilier en une année mon envie d’approfondir l’apprentissage de l’arabe que je suivais depuis deux ans et d’aller vivre en Égypte que je rêve de visiter depuis toute petite. J’ai en plus toujours eu un grand attrait pour le monde arabe de manière générale, c’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle j’ai choisi d’intégrer Sciences Po Aix plutôt qu’un autre établissement du réseau. Partir un an en Égypte c’était donc aussi la promesse de mieux découvrir cette culture en y étant pleinement immergée.

Qu’avez-vous retenu de cette année de mobilité ? Avez-vous atteint vos objectifs linguistiques ?

Cléo : J’ai obtenu une ouverture sur un nouvel horizon, découvert de nouvelles problématiques et sujets d’intérêts. Cette année d’échange m’a donné des outils de compréhension sur le monde d’aujourd’hui, tant du point de vue linguistique, que culturel et politique. J’ai eu également la chance de visiter de nombreux sites historiques et paysages qui resteront gravés dans ma mémoire. Quant à mes objectifs linguistiques, je suis satisfaite du niveau que j’ai pu obtenir (C1) et espère pouvoir continuer à l’entretenir pleinement. 

Rémi : Si « les voyages forment la jeunesse », un an au Caire est source d’un nouveau regard sur l’Égypte grâce à une immersion au travers de ses paysages, son histoire, ses particularismes, ses traditions, mais surtout sa population qui permet de comprendre la résilience de la société égyptienne dans sa totalité. À la fin de mon année, je peux regarder derrière moi et dire que je pense avoir atteint mes objectifs à la fois linguistiques et personnels. De la même façon, j’en profite pour dire un grand merci aux professeurs et de manière générale à toute l’équipe pédagogique de l’Institut Français d’Égypte

Louise : Cette année de mobilité m’a apporté un autre regard sur le monde au travers de la découverte de cultures, qui sont, en Égypte multiples selon les régions. Mais aussi grâce aux conversations avec les professeurs, un point de vue nouveau dans le domaine géopolitique, une plus grande connaissance de l’histoire contemporaine égyptienne, et du ressenti des populations quant à celle-ci. Je pense avoir globalement atteint mes objectifs linguistiques, mais il s’agit à présent de conserver ce niveau et même de l’améliorer. 

Justine : Beaucoup de vocabulaire et de règles de grammaire ! Et surtout que l’immersion dans une culture différente de la nôtre est vraiment une expérience incroyable et profitable sur de nombreux points, la langue bien évidemment, mais également les rencontres et l’enrichissement personnel. En termes d’objectifs linguistiques, les résultats obtenus ont été pour ma part bien au-delà de mes espérances en intégrant ce cursus. La qualité des enseignements et des enseignants ainsi que l’immersion globale sont autant de facteurs qui nous ont permis d’acquérir un niveau très satisfaisant notamment en termes d’expression orale.

Au-delà de la langue, qu’apprend-on en un an au Caire ? Est-ce que cette expérience a contribué à élaborer vos projets de master et/ou de mémoire ?

Cléo : On apprend une partie de l’histoire que l’on n’a jamais aperçue en France, on découvre une architecture jamais observée, et on visite des monuments uniques au monde. On comprend les enjeux des printemps arabes, nous avons observer de grandes inégalités, mais comprenons également qu’il existe d’autres systèmes que le nôtre, ce qui permet de mettre les choses en perspective. 

Rémi : Avant tout, c’est au Caire qu’on apprend à résister aux bruits qui, d’un puissant vacarme assourdissant devient un bruit de fond accepté. On apprend notamment à vivre à l’égyptienne et à parler avec l’accent cairote, à négocier au Khan-Al-Khalili ou dans un taxi, et à accepter de vivre à côté d’une Merveille du Monde. D’un autre côté, Le Caire a personnellement confirmé mon choix de mémoire sur les économies du Moyen-Orient.

Louise : En un an au Caire, on apprend un autre mode de vie, moins pressé et moins stressé, mais aussi à négocier. Et en un an en Égypte, on apprend beaucoup sur l’histoire du pays, par la découverte de son patrimoine riche et de monuments grandioses. Dans mon cas, je ne pense pas que cette année de mobilité ait influencé mes projets de master ni de mémoire, puisque j’étais déjà partie avec une idée en tête. 

Justine : Une nouvelle manière de traverser les rues et de dormir avec des boules Quies. On apprend aussi beaucoup de choses culturellement, autant artistiquement avec les nombreux musées et les temples qu’humainement. C’était une expérience très intéressante de pouvoir le vivre et l’expérimenter dans un pays musulmans.

Quel est votre meilleur souvenir ? Et le pire ?

Cléo : Mon meilleur souvenir est l’arrivée sur l’île éléphantine à Assouan, après avoir passé un mois et demi au Caire et après 15h de train. Ce lieu est magique par sa beauté et son calme, notamment en comparaison avec le Caire. Le voyage à Louxor avec l’Institut est également gravé dans ma mémoire, ainsi que tous les autres voyages et weekend passés à découvrir l’Égypte. Concernant mon pire souvenir, je pense que c’est à Alexandrie, quand un mini van – taxi nous a emmenés dans la direction inverse de celle demandée, et duquel on a dû sortir par la force en hurlant et ouvrant la porte en route. Heureusement, nous étions six ! 

Rémi : Mon meilleur souvenir est le vélo à Louxor. Mon pire souvenir, sûrement le métro.

Louise : Mes meilleurs souvenirs sont le vélo à Louxor et le lever de soleil sur le Mont Sinaï. 

Justine : Mon meilleur souvenir : les vacances à Assouan avec la découverte de Abu Simbel, le calme des balades sur le Nil. Je me suis dit : « je passerai ma retraite ici ». 

Qu’est-ce qui vous manquera le plus une fois de retour à Aix-en-Provence ?

Cléo : Je pense que passer d’une ville de 30 millions d’habitants à une ville aussi petite qu’Aix-en-Provence est un choc. La quantité de monuments ou de musées à visiter va me manquer, le coût de la vie, la possibilité de prendre des taxi motos pour se déplacer et les jus « citron-menthe ». 

Rémi : Sans aucun doute, ce sont les kiosques qui vendent des jus de fruits frais et les balades à moto dans la capitale. 

Louise : Les jus frais délicieux et à bas prix.

Justine : Les jus dans la rue et les taxis moto.

Que conseilleriez-vous aux étudiants qui envisagent une mobilité en Égypte ?

Cléo : De ne pas hésiter et de foncer. C’est une destination qui peut faire peur aux premiers abords mais en plus d’apprendre une langue qui vous distinguera dans les relations internationales, vous découvrirez l’histoire de l’empire le plus prospère de l’humanité, des paysages diversifiés et uniques, une ville qui grouille, qui vit sans arrêt, et une culture propre à chaque région. 

Rémi : Je leur dirais qu’ils n’auront qu’une seule fois 20 ans à vivre dans une des villes les plus dynamiques au monde et au sein d’un pays qui les dépaysera en leur faisant vivre les plus belles expériences.

Louise : Je leur conseillerai de foncer dans ce beau pays qui nous a offert une année exceptionnelle et pleine d’expériences nouvelles.

Justine : Foncez !