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Conférence

Sciences Po Aix reçoit l’ambassadeur d’Ukraine en France, Vadym Omelchenko

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Photo de Nicolas Merzouk

Ce jeudi 21 septembre, Sciences Po Aix a eu l’honneur de recevoir la visite de l’ambassadeur d’Ukraine à Paris, Monsieur Vadym Omelchenko. Si la conférence portait sur les soutiens qu’apportent la France et l’Union européenne à l’Ukraine, elle était aussi une formidable opportunité pour nos étudiants d’échanger sur cette guerre d’agression choisie par la Russie il y a maintenant plus d’un an et demi.

En introduction à cette conférence, Rostane Medhi, directeur de Sciences Po Aix, a évoqué tout à la fois la gravité de cette « aventure dramatique qui provoque la ruine de notre système de sécurité collective » et « l’incertitude abyssale dans laquelle elle nous précipite ».

L’ambassadeur d’Ukraine a rappelé qu’en tant qu’ancien professeur en relations internationales à l’université de Kiev, il lui semblait important de s’adresser à ses pairs, mais aussi – mais surtout, aux étudiants. Important parce que l’Ukraine fait face à une « guerre de civilisation » qui nous engage tous, tant ce sont nos valeurs communes de liberté et de démocratie qui sont menacées. Important parce que le fils de l’ambassadeur a leur âge et qu’il fait partie des résistants sur le front.

Monsieur Vadym Omelchenko a tenu à nous éclairer sur deux points : Comment la situation européenne a-t-elle changé ? Que veut obtenir la Russie de sa « facilité à produire de la chair à canon » ?

La crise est le maître-mot : une crise énergétique qui a touché de plein fouet une Allemagne dépendante des productions russes et la France dans une moindre mesure, provoquant l’inflation de nos économies ; une crise politique puisque les élections d’Europe passées et à venir démontrent une progression du populisme, trop souvent stimulée par l’influence russe.

Deux crises qui se conjuguent dangereusement selon l’ambassadeur :

«  Je trouve qu’il y a beaucoup de parallèles entre la Russie et l’Allemagne nazie. Poutine recopie mot pour mot des discours d’Hitler. Le fascisme est en train de revenir alors qu’il avait disparu à la fin de la Seconde Guerre mondiale. On est réticent à nommer cela du fascisme et je ne sais pas pourquoi. À la place, on parle de populisme. Mais je tiens à rappeler que l’arrivée d’Hitler au pouvoir était parfaitement démocratique. Il a joué sur les sentiments de la crise économique. »

Pour lui, la Russie entend ainsi déstabiliser l’Europe pour que les Etats de droit se muent en un présomptueux Empire russe. Cependant, Monsieur Vadym Omelchenko a tenu à se montrer optimiste. Alors que la mort cérébrale de l’OTAN avait été annoncée, l’agression russe n’a fait qu’accroître l’intégration à cette alliance, rebooster l’élargissement de l’Union européenne et isoler davantage la Russie.

Les étudiants retiendront la spontanéité de l’ambassadeur qui a su répondre à de nombreuses questions. Véritable sujet d’étude pour les étudiants en Master géostratégie, défense et sécurité internationale, ils étaient nombreux à ne pas vouloir manquer cette opportunité.

« Je suis venue assister à la conférence car j’ai un attrait pour l’Europe slave, j’ai d’ailleurs fait ma 3A en Slovaquie et j’apprends le russe. Je suis venu découvrir l’ambassadeur d’Ukraine et la conférence me semblait d’autant plus importante que la Pologne vient d’annoncer hier soir qu’elle ne fournirait plus d’armes à l’Ukraine ! » – Un étudiant

« Je suis en M1 GDSI et j’assiste à la conférence car mon sujet de mémoire est l’intervention occidentale dans la guerre russo-ukrainienne. J’aimerais bien demander à l’ambassadeur si éventuellement il pourrait m’accorder un entretien pour compléter mes recherches. » – Nicolas

« Ça m’a beaucoup plu, c’était une superbe opportunité pour entendre ce qu’il avait à dire et poser nos questions ! J’ai pu poser une question sur l’Afrique. C’est vraiment utile pour mon mémoire, je suis en M2 GDSI et je travaille sur la défense ukrainienne. » – Une étudiante

« Je suis venu parce que j’écris mon mémoire de M2 sur la position qu’adoptent les Etats africains dans ce conflit, d’où ma question. J’ai trouvé la réponse de l’ambassadeur très instructive et utile. Et au-delà de mon sujet j’ai trouvé que toutes les questions des étudiants étaient très intéressantes, que ce soit sur le patrimoine ukrainien en danger ou sur la question du sort des personnes LGBTQIA+. » – Jean Marie Fayard