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Madeleine Laugier, Coline Loras et André Roque

Chaque année, l’association étudiante Aix ONU organise une simulation diplomatique désormais devenue incontournable : le Aix MUN. Trois participants reviennent sur leur expérience lors de ce week-end de débats et donnent leurs conseils avisés aux futurs délégués onusiens.

Pourriez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?

Coline : Bonjour, je m’appelle Coline Loras et j’ai 20 ans. Je suis actuellement étudiante en deuxième année à Sciences Po Aix, au sein de la pré-spécialisation « Analyse et Stratégie Politique ». Après une année de classe préparatoire à Lyon, j’ai intégré Sciences Po Aix en septembre 2024. J’ai orienté mon parcours vers l’étude du Moyen-Orient en rejoignant le Certificat d’Étude sur le Monde Arabe Contemporain (CEMAC), et j’envisage de me tourner vers les métiers de la diplomatie ou de la sécurité dans cette région, en passant les concours spécialisés.

Parallèlement à mes études, je suis également présidente de l’association Quali’son. Je me suis engagée au sein d’Aix ONU afin de mieux comprendre le fonctionnement et le protocole de l’Organisation des Nations Unies. Avant le AixMUN, je n’avais participé qu’à quelques simulations.

Madeleine : Je m’appelle Madeleine Laugier, j’ai 17 ans et je suis en première année à Sciences Po Aix. L’année dernière, j’étais en terminale dans un lycée de banlieue parisienne. Je connaissais déjà le principe des MUN et je savais que je voulais en faire, mais je n’avais jamais eu l’occasion avant. Dès que je suis arrivée à Science Po Aix, j’ai adhéré à l’association Aix ONU et j’ai participé à la quasi-totalité des minis simulations proposées. Cependant, le Aix MUN 2025 reste mon tout premier “vrai” MUN, sur plusieurs jours et avec pleins d’étudiants de nationalités différentes !

André : Je m’appelle André Roque, et je suis étudiant international à Sciences Po Aix, dans le Certificat d’Études Politiques. Ingénieur aérospatial de formation, j’ai toujours été très passionné par la diplomatie, les enjeux géopolitiques et les questions de défense. J’ai découvert les MUN quand j’étais au lycée au Portugal, et de pouvoir y revenir après si tant d’années a été vraiment un plaisir.

Vous avez participé à la dernière édition du Aix MUN : pouvez-vous nous en dire plus sur l’événement ?

Coline : L’association AixONU, dirigée par des étudiants de Sciences Po Aix, organise chaque année un Model United Nations (MUN), une simulation sur trois jours des débats au sein de comités des Nations unies. L’édition de cette année s’est ouverte le vendredi 21 novembre par une cérémonie d’inauguration, accompagnée d’une conférence de Monsieur Norbert Rouland, professeur à la faculté de droit d’Aix-en-Provence et spécialiste de la Chine. Au total, 120 délégués étaient répartis dans sept comités de niveaux variés : COP 30, UN Women, INTERPOL, UNHCR, UNESCO, NATO et UNSC. Les étudiants pouvaient choisir de participer à un comité en français ou en anglais. L’événement a également accueilli plusieurs délégations étrangères (Croatie, Maroc, Belgique) ainsi que des étudiants d’autres universités françaises. Tous partageaient un même intérêt pour la diplomatie, le débat et les relations internationales.

Madeleine : Pendant 2 jours, plusieurs dizaines d’étudiants débattent sur des sujets précis tout en respectant le point de vue du pays qu’ils représentent. À la fin du week-end, chaque comité rédige une résolution, un papier détaillant les solutions trouvées aux problématiques. Le Aix MUN est aussi un moment de rencontres, j’ai pu échanger avec des étudiants marocains ou encore croates, mais aussi avec des étudiants français d’Avignon ou de Nice. Ces rencontres m’ont été très enrichissantes, et j’ai déjà hâte de vivre la prochaine édition !

André : Chaque année, l’École accueille des centaines de participants, répartis dans des différents comités, en anglais ou en français, tels que l’OTAN, le Conseil de sécurité de l’ONU, l’INTERPOL, l’UNESCO, la COP ou encore UN Women. Durant la conférence, chaque étudiant représente un pays, et doit négocier, débattre, et défendre les intérêts de son état, pour pouvoir rédiger des résolutions avec les autres délégations. C’est une excellente immersion dans les mécanismes de la diplomatie internationale, mais aussi un super moment d’échange, et de pouvoir rencontrer des participants du monde entier.

Quel était votre rôle durant le Aix MUN ?

Coline : Je représentais la délégation de la République du Tchad au sein du comité du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), consacré au thème “Enhancing Refugee Protection and Promoting Durable Solutions amid the Sudanese Crisis”. En amont, chaque délégation devait rédiger un Position Paper exposant sa position officielle, document servant de base aux débats. Tout au long du week-end, les discussions ont porté sur l’élaboration d’une résolution principalement produite par les délégations africaines, visant à proposer des solutions durables aux déplacements massifs de populations dans la région, en particulier à la frontière soudano-tchadienne. Les échanges, entièrement menés en anglais, étaient encadrés par des chairs veillant au respect strict du protocole. Les discussions parfois vives (notamment entre grandes puissances telles que la Chine ou les États-Unis) ont permis de confronter des visions divergentes des politiques migratoires et humanitaires. Enfin, chaque délégation devait répondre aux questions des autres représentants sur les positions défendues.

Madeleine : Pendant le MUN, j’étais chair du comité UN Women pour le droit des femmes. Mon rôle consistait à animer la séance, contrôler le temps et l’équité de parole et gérer les débats. C’était mon premier MUN en tant que chair, donc j’appréhendais un peu. Ça reste un rôle important pour assurer la courtoisie des débats et en général le bon déroulement de l’événement. De plus, mon comité était en anglais, et j’avais peur de ne pas avoir le vocabulaire spécifique aux simulations. Cependant, je n’étais pas toute seule, j’avais un super binôme pour animer la simulation avec moi ! Finalement, tout s’est très bien passé. J’étais dans un comité débutant, où les déléguées n’avaient pas beaucoup d’expérience comme moi. On a pu apprendre tous ensemble de nos erreurs, dans la bienveillance et la bonne humeur, sans aucun jugement.

André : J’étais le délégué des États-Unis au sein du comité OTAN, dans un scénario marqué par plusieurs sujets de débat : la guerre en Ukraine et la sécurité de l’Europe de l’Est, comment gérer les relations avec la Russie, ainsi qu’une crise militaire “surprise” dans les Balkans. C’était vraiment un défi stimulant et bien amusant, car en incarnant un personnage de l’administration Trump, j’ai dû adopter une posture du style trumpiste/MAGA, tout en essayant d’équilibrer la théâtralité en défendant mon pays, et le fait d’être constructif pour trouver des solutions, ce qui a été un vrai défi.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui hésiteraient à participer à la prochaine édition ?

Coline : Je recommande vivement aux étudiants de participer à cette expérience. Tous les comités ne se déroulent pas nécessairement en anglais et plusieurs thématiques restent très accessibles. Dans un cadre étudiant sans véritable enjeu, cette expérience constitue une excellente opportunité pour se familiariser avec le protocole diplomatique, développer son aisance à l’oral lors des sessions de questions-réponses et renforcer ses compétences en prise de parole. L’ambiance, à la fois solennelle et bienveillante, permet à chacun de s’exprimer librement quel que soit son niveau linguistique. Les échanges avec des étudiants particulièrement investis et le travail de recherche en amont se sont révélés extrêmement enrichissants. Les présidentes de l’association Adèle Puccio et Lilou Galan ont su créer des conditions de travail exigeantes et constructives, ce qui s’est pleinement reflété lors de la cérémonie de clôture de l’AixMUN.

Madeleine : Si quelqu’un hésite, je lui dirai de se lancer. La préparation en amont peut sans doute faire peur, mais de nombreux exemples et explications sont mis en ligne avant la simulation, pour permettre une préparation optimale et des débats construits. Il y a différentes catégories (avancé, intermédiaire, débutant), en fonction de l’expérience, pour permettre une cohérence de niveau. Il y a aussi différents comités proposés, pour assurer la pluralité des sujets et des débats. En bref, que vous soyez habitué, à la recherche de débats intenses, ou débutant hésitant, le Aix MUN est fait pour vous !

André : Allez-y. Même (et surtout !) si vous pensez ne pas être prêts. Tout le monde arrive avec un peu de stress, même si certains prétendent le contraire ! Le MUN est un espace très bienveillant où l’on apprend par la pratique : parler en public, débattre, improviser, comprendre le monde. C’est une expérience formatrice incroyable, et c’est en sortant de sa zone de confort qu’on apprend le plus et qu’on prend le plus de plaisir. Je recommande très fortement aussi les mini-simulations, organisées toutes les deux semaines par le club AixONU, c’est parfait pour mettre un premier pied dans l’eau et découvrir ce monde !