Nadia Hachimi Alaoui

Enseignante-chercheure en science politique à l’Université internationale de Rabat, Nadia Hachimi Alaoui a rejoint les rangs de l’École du lundi 2 décembre au vendredi 13 décembre 2024, sur l’invitation de Mohamed Tozy, Professeur des Universités à Sciences Po Aix. Dans son portrait, elle revient sur son parcours et sur sa mission à Sciences Po Aix, où elle anime différents séminaires et intervient dans les cours du professeur Tozy, en orientant sa présentation sur la formation de l’État dans le contexte marocain.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique ?
J’ai soutenu ma thèse de doctorat, co-dirigée par Mohamed Tozy et Béatrice Hibou, à Sciences Po Aix en décembre 2019. Ce travail s’inscrit dans la continuité d’un parcours professionnel antérieur. Ma thèse portait sur les transformations de l’art de gouverner au Maroc au cours des deux dernières décennies. Or cet intérêt pour les dynamiques de changement politique et social au Maroc trouve ses origines dans mon expérience de journaliste.
En effet, j’ai exercé cette profession pendant près de quinze ans, aussi bien au sein de médias marocains que français, avant de m’engager dans ce projet doctoral. J’ai débuté dans la presse écrite au Maroc au tournant des années 2000, une période marquée par d’importants bouleversements politiques et sociaux : cette position me permettait d’observer ces mutations de manière privilégiée, mais sans toujours disposer des outils ou du recul nécessaires pour en décrypter pleinement les contradictions ou les reculs apparents.
Aussi, après 15 ans de journalisme, en entreprenant une thèse à Sciences Po Aix, mon objectif initial était d’enrichir et de perfectionner ma pratique journalistique. Cependant, cette expérience a dépassé mes attentes : intégrée dans un environnement académique stimulant, entourée de chercheurs et d’enseignants, j’ai découvert un nouveau métier, celui de la recherche et de l’enseignement. Cette immersion a profondément réorienté mes aspirations et mes objectifs professionnels orienté depuis sur le métier d’enseignant chercheur.
Pourquoi avoir choisi d’enseigner les sciences sociales à l’Université internationale de Rabat ?
L’Université Internationale de Rabat (UIR) se distingue par son caractère pluridisciplinaire et son engagement envers les sciences sociales, un aspect particulièrement remarquable dans le contexte du sud de la Méditerranée, où de tels espaces (qui plus est francophone) restent rares.
L’UIR offre également un cadre de recherche et d’enseignement tourné à la fois vers l’Afrique et l’Europe, permettant ainsi de travailler dans une perspective internationale.
Invité par Mohamed Tozy, Directeur délégué à la recherche à Sciences Po Aix, quel sera votre rôle dans l’École au cours des deux prochaines semaines ?
J’aurai l’opportunité de contribuer à plusieurs activités au cours des deux prochaines semaines.
Premièrement, j’animerai différents séminaires, dont un séminaire où je présenterai le numéro « Souveraineté économique et fondements du pouvoir au Maroc » de la revue Politique africaine que j’ai co-dirigé.
Je prendrai également part au séminaire “Sciences sociales au travail”, où je discuterai de l’usage des sciences sociales dans le métier de journaliste, tout en explorant comment ce dernier peut enrichir la réflexion sociologique.
Par ailleurs, j’interviendrai dans les cours du professeur Tozy, en orientant ma présentation sur la formation de l’État dans le contexte marocain.
Enfin, ce séjour à Sciences Po Aix sera l’occasion d’explorer et de renforcer les opportunités de collaborations scientifiques entre nos centres de recherche respectifs, en vue de développer des projets communs.